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Le chant des blessures : jusqu’au bout de l’incertitude

Vient de paraître chez Legs Édition, dans sa collection Textes courts, Le chant des blessures, un roman palpitant et bouleversant de la jeune Sybille Claude. D’une écriture lumineuse, jazzée, ce livre raconte sur un ton mélancolique le destin fatal d’une famille impuissante et incapable de faire face à la machine infernale d’une société qui broie ses propres fils. Un roman sur les malheurs des uns et ce qui fait le bonheur des autres.

Le Chant des blessures narre les événements malheureux qui hantent la vie de la jeune Sarah Aurore Barreau, fille lucide, animée et imprégnée du désir de vivre et d’habiter sa terre. Pauvre petite fille, elle ne savait pas que le droit de vivre et d’espérer n’est pas l’affaire de tous dans ce pays où la violence et le banditisme donnent le ton, où la corruption et l’incompétence font la loi.

Port-au-Prince, cinq avril. Nous sommes à l’heure de l’opération Bagdad. Dans cette capitale où la violence « fait salle comble » (p. 62), tout le monde est sur le qui-vive. Les hors-la-loi ne chôment pas. Ils ont droit de vie et de mort sur tout ce qui bouge. André Barreau, poète et père de famille très soucieux de ses arrières, vient d’être assassiné de cinq balles à la tête. Coup dur pour Sarah et le reste de la famille qui sombrent dans la désolation à l’annonce de cette triste nouvelle. Déboussolé, désemparé, le fils décide de prendre la mer, comme ces désespérés qui partent sur des embarcations de fortune vers d’autres cieux. Mais, il n’aura pas le temps de voir la terre promise. La mer a eu raison de lui. Terrassée, la mère perd ses sens jusqu’à mourir « à petit feu d’une cuisante tristesse » (p. 38).

 Entre chant de révolte, cri de détresse et hymne à l’espoir, Le Chant des blessures est un roman plein d’émotions et de rêves.

Née à Port-au-Prince en 1990, Sybille Claude est une jeune plume qui promet déjà beaucoup. Avec Le Chant des blessures, son tout premier roman, elle a eu le pari de nous offrir un bon plat chaud.

Jean Watson Charles

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